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Voyage inactif, intérêt intermittent

La machine à explorer le temps

Par Herbert George Wells

Résumé en quatrième de couverture :

« Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur; tantôt roux, tantôt verts; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée — ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s’évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps. »

Mon avis :

Ahh… J’ai été déçue par ma lecture, que j’aurais pourtant tant voulu apprécier. C’est peut-être aussi parce que je le voulais trop que je n’ai pas beaucoup aimé. Mais probablement aussi parce que c’est un récit de l’inaction qui n’est pas très récent non plus.
Je n’étais donc pas captivée par ma lecture. Dès le début, je n’ai pas développé d’intérêt particulier pour les personnages du récit. Nous en rencontrons quelques uns dès les premières pages, puis tous s’effacent pour laisser la place à l’Explorateur du Temps, un homme qui ne fait presque que cela, explorer. Parce que durant ses deux voyages, l’Explorateur du Temps n’est guidé que par la curiosité de voir comment le futur va se dérouler, et ce, jusqu’à la fin du monde, ou presque.
Durant son premier voyage, le plus long, il se retrouve dans un futur plutôt éloigné où la bourgeoisie et le prolétariat sont devenus davantage distincts. Les êtres humains deviennent des créatures toutes semblables selon deux catégories : les bourgeois sont pâles, frêles, ne font rien et se terrent en mangeant des fruits; les prolétaires sont monstrueux, vivent dans la noirceur, construisent des machines qui maintiennent en vie les bourgeois… pour en faire leur nourriture. (Désolée d’avoir révélé l’information.) L’Explorateur ne fait pas grand chose d’autre que d’observer ces deux groupes opposés et de rechercher sa machine qui lui a été subtilisée pendant une tentative de fraternisation. Toutefois, le deuxième voyage, très court, m’a davantage plu. J’ai quand même aimé voir la vision qu’avait l’auteur d’un futur possible et très très très lointain. Et ça n’est aucunement joyeux.
Ainsi, c’est l’inactivité que je n’ai pas aimé, mais aussi tous les questionnements sociologiques et politiques que se posait l’Explorateur du Temps. Ça alourdissait terriblement le texte pour une lectrice comme moi, qui ne suis pas tant captivée par ce genre d’interrogations.
Par contre, il y a quelques points que j’ai appréciés. Deux, outre le deuxième voyage. La narration est intéressante dans la mesure où le récit de l’Explorateur du Temps se fond dans celui du narrateur. Le narrateur est un témoin de ce qu’a raconté l’Explorateur à la suite de ses voyages. Et les deux s’imbriquent très bien. Enfin, j’ai apprécié le mystère qui englobe l’avenir incertain du personnage de l’Explorateur du Temps à la fin du roman. Notre narrateur-témoin n’a plus de nouvelles, et c’est à nous, lecteurs, de supposer ce qu’il peut bien se passer dans le temps.
Au final, donc, si je n’ai pas été divertie par ma lecture comme je l’aurais souhaité, j’y ai tout de même apprécié certains éléments. Je suis plutôt contente d’avoir lu l’un des tous premiers romans à traiter du voyage dans le temps, ça oui. 🙂

Catégories : Livres adultes, Science-Fiction | Étiquettes : , , , | 3 Commentaires

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